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L’ANO a pour vocation de collecter, de synthétiser et de valoriser les données concernant la faune et la flore de l’île d’Ouessant, de celle de Molène et de son archipel. Elle souhaite constituer des bases de données dont la vocation sera de contribuer à une meilleure connaissance de la biodiversité et de justifier la mise en place d’actions conservatoires. L’A.N.O. souhaite encore que l’île d’Ouessant continue d’être un lieu privilégié de l’étude des migrations d’oiseaux qui ont fait sa réputation dans l’Europe entière.
L’ANO souhaite donc favoriser une démarche naturaliste sur l’île d’Ouessant et l’archipel de Molène pour tous ses adhérents.
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L’ANO développe une connaissance naturaliste de l’île d’Ouessant et de l’archipel de Molène
Ouessant est située au large de l’extrême pointe de la Bretagne, à 20 km de la côte. C’est la terre la plus occidentale de France. Elle est donc très bien placée pour recevoir des oiseaux égarés, des nord-américains notamment, mais également des sibériens et des oiseaux venant de l’est, qui trouvent ici la dernière terre avant l’océan. Voire parfois des oiseaux en provenance du Sud. C’est un lieu assez incroyable, un véritable carrefour migratoire, notamment au moment des migrations post-nuptiales, de septembre à novembre. C’est la période la plus remarquable, tant au point de vue de la quantité d’oiseaux que de la diversité des espèces. Déviés de leur trajet normal par les tempêtes d’automne, limicoles et passereaux nord- américains échouent, épuisés, sur Ouessant. Mais cette île recueille aussi des oiseaux qui s’égarent parce que leur boussole interne se dérègle, ou qui "testent" de nouvelles voies de migration. D’autre part, le phare du Créac’h, le plus puissant d’Europe, attire les oiseaux comme un aimant, qu’ils soient en migration normale ou égarés. Plusieurs espèces, très rares ailleurs, sont observées chaque année sur Ouessant : Pipit de Richard, Bruant nain, Gobemouche nain, Pouillot à grands sourcils, Martin roselin...
L’île a beaucoup évolué au cours des deux siècles derniers. Au 18e et au 19e, elle était presque complètement couverte de prairies et de jardins. Énormément de jardins, car les habitants devaient produire toute leur alimentation. Mais aussi beaucoup de moutons. Petit à petit, les liaisons avec le continent se sont développées et cette autosuffisance alimentaire n’a plus été indispensable. L’élevage a régressé et les jardins maraîchers ont été abandonnés. Les prairies se sont progressivement couvertes de fougères, de ronciers... Dans les jardins, qui étaient souvent installés à l’abri dans des vallons — les "stangs" —, se sont essentiellement développées, des saulaies, que les ornithologues appellent tout simplement des "buissons". Lesquels sont particulièrement réputés, car tous les insectivores viennent s’y réfugier : ils y sont à l’abri du vent et y trouvent une nourriture abondante, car ce sont des lieux humides, riches en larves, d’où émergent donc beaucoup d’insectes.
Le deuxième type d’habitat très intéressant, ce sont les pelouses littorales herbeuses, très rases. C’est ici que l’on observe le Bruant lapon, le Bruant des neiges, les Pipits — certains très communs, d’autres rares, comme le Pipit de Richard —, le Crave à bec rouge...
Dans les landes à bruyères et à ajoncs, l’espèce emblématique est la Fauvette pitchou. Mais on ne la trouve pas seulement en automne, elle niche ici. Ce n’est pas un milieu où l’on observe beaucoup d’oiseaux : peu accueillant, difficile à prospecter...
La côte rocheuse est surtout intéressante l’été, pour ses oiseaux nicheurs, et notamment sa colonie de Pétrels fulmars. La colonie de Mouettes tridactyles est en assez mauvais point, et deux ou trois couples de Macareux moines seulement nichent sur l’île de Keller, toute proche, au Nord d’Ouessant. En automne, on y verra surtout des Goélands, des Cormorans huppés, quelques Grands Cormorans...
Enfin, Ouessant est réputée pour ses passages d’oiseaux marins en automne : des espèces emblématiques comme le Grand Labbe ou le Puffin fuligineux, ou plus rares, comme le Mergule nain. Et de très grandes raretés : l’Albatros à sourcils noirs, rêve de tout "seawatcher", y a été noté deux ou trois fois. On peut aussi voir jusqu’à 2000 ou 3000 Fous de Bassan pêcher au large de la côte Nord, car il y a là un courant qui rassemble les poissons, notamment des bars.
Cet article est en cours de rédaction.
Si vous souhaitez contribuer à sa rédaction, merci de prendre contact avec nous.
2)
L’ANO accompagne des naturalistes sur le terrain
Il faut savoir que c’est à Ouessant que l’ornithologie de terrain a pris son essor, qu’elle a cessé d’être une activité réservée à une petite catégorie de personnes. Dans les années cinquante, un camp destiné à la formation des bagueurs a été instauré sur l’île, puis reconduit tous les ans. Une tradition s’est alors mise en place. Puis s’est éteinte. Et cela faisait une bonne dizaine d’années que pratiquement plus personne ne venait ici quand des ornithologues ont "redécouvert", au début des années quatre-vingt, que ce lieu était d’un très grand intérêt ornithologique.
C’était aussi l’époque où commençait à se développer une ornithologie que je qualifierais de "ludique" : la recherche des oiseaux pour le simple plaisir de les observer et de les identifier, la quête du maximum d’espèces vues, la recherche de l’oiseau rare... Un autre élément important a été la construction d’un "Centre Ornithologique", une structure financée par le Parc naturel régional d’Armorique et rebaptisée par la suite "Centre d’Étude du Milieu d’Ouessant" (CEMO) : son importante capacité d’hébergement a favorisé la venue des ornithologues.
Aujourd’hui, l’ANO souhaite contribuer par son organisation et ses compétences aux recueils de données naturalistes sur l’île d’Ouessant et l’archipel de Molène. Elle construit des outils de prospections et d’édition pour appuyer les naturalistes sur le terrain dans leur récolte de données et dans la publication de celles-ci.